Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
THE BLOG
Archives
13 juillet 2005

Enquête sur bac: l'imposture!

Franchement, ce gouvernement me désespère.
Question: comment peut-il chaque année sciemment orchestrer une réussite au bac de 80%, et chaque année se féliciter allègrement d'un très bon niveau de réussite?

Sans transition, pour la petite histoire, il paraîtrait que cette escroquerie s'emballe lorsque Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Education nationale, en 1986 prononce cette formule malheureuse : " Le gouvernement s'est fixé un objectif ambitieux : faire passer de 40 % à 80 % la proportion d'une classe d'âge atteignant le niveau du baccalauréat d'ici à l'an 2000. " La légende veut que cette ambition ait pour origine une erreur de traduction, lors d'un voyage du ministre au Japon, alors modèle de réussite dans les pays occidentaux. A la question de savoir quel était leur secret, les représentants japonais auraient répondu qu'ils conduisaient 80% d'une classe d'âge au niveau d'un examen que le traducteur aurait assimilé au bac, alors qu'il s'agissait plutôt d'une forme de brevet des collèges.

Ce qui a pour effet de produire quelques succulentes perles:

Consignes:
- Les professeurs d'histoire-géographie ne sont plus en droit de justifier une note en dessous de la moyenne pour hors-sujet.
- Les correcteurs ne sont plus en droit de justifier leur notation par une quelconque appréciation de l'orthographe.

Déclarations:
- Selon un sociologue et professeur d'université: "Les recteurs choisissent les professeurs qui mettent les notes les plus élevées en terminale et qui obtiennent les meilleures moyennes". "Les professeurs les plus sévères sont privés de corrections"
- De la bouche d'une rectrice: "L'an dernier, nous avons été les pires! Soyez indulgents!"
- De celle d'un inspecteur: "Les taux faibles font exploser les lycées, les taux forts font imploser les universités"
- Puis d'un correcteur: "Si nous ne sommes pas indulgents, nous nous retrouvons avec une tâche extrêmement lourde durant les oraux". En somme, cela signifie: "Commençons par l'écrit, ensuite on voit si c'est encore nécessaire pour l'oral"
- Un recteur irresponsable ose la suivante: "Vous savez, les redoublements impliquent des classes surchargées les années suivantes, ce qui est difficile à gérer pour les professeurs"
- Suit un conseiller de Luc Ferry: "Vous ne trouvez pas qu'un diplôme que tout le monde n'a pas est injuste?"
- Enfin, de la part d'un intégriste, selon moi: "Les élèves ont baissé en mathématiques, en orthographe ou en français, mais tout de même, arrêtons de nous plaindre, ils ont augmenté leur niveau en informatique!"

Anecdotes!
- En 2002, une même copie de mathématiques série scientifique fut corrigée par 100 professeurs de mathématiques différents. Les notes variaient de 8 à 16!
- En 1996, une examinatrice a été relevée de ses fonctions pendant l'examen pour notation trop sévère.
- En 2003, pour l'épreuve de Mathématiques de la série scientifique, immédiatement furent élaborés des barèmes sur 25 et même 33 !

Mais encore...
- Les rectorats s'arrangent entre eux pour que les écarts entre leurs pourcentages de réussite ne soient pas trop grands.

Bref, tout ça pour dire qu'il est grand temps que les Français se rendent compte du péril affronté par leurs enfants.
Une société où un diplôme d'Etat n'est plus une institution mais un droit est manifestement une société en déclin.

Publicité
Commentaires
THE BLOG
Publicité
Derniers commentaires
Publicité