"Péplum" d'Amélie Nothomb
Je viens de terminer Péplum d'Amélie Nothomb et je dois dire que le livre est assez fascinant. A partir d'une hypothèse sur l'imposture que pourrait avoir été l'ensevelissement de la ville de Pompéi en 79 ap. J.C., Amélie nous emmène au coeur du 26è siècle ap. J.C. pour un dialogue sans fin avec Celsius, savant supérieur de la caste des Grands dont l'oeuvre a été de reproduire à nouveau l'ensevelissement de Pompéi afin de préserver ne serait-ce qu'une parcelle d'un Sud qui a été exterminé. Les Etats n'existent plus, seuls les Ponantins et les Levantins demeurent. Le mariage est reconduit tous les 3 ans si les deux conjoints le veulent. Les hommes ne s'habillent plus mais sont recouverts d'hologrammes.
Mais outre ce regorgement de cynisme, ce qui m'a frappé c'est le narcissisme flagrant d'Amélie Nothomb qui se met en scène dans cette joute verbale et n'hésite pas à se mesurer à un génie, doté d'une connaissance sans faille de l'Histoire des civilisations antérieures. Son estime de soi est telle que le dialogue, qui se veut autobiographique alors qu'il a lieu au 26è siècle, se cloue sur l'expression d'une prophétie dont allégrement Amélie se fait la rapporteuse innocente mais convaincue.
Sans remettre le talent de l'écrivaine en question -selon moi, ses livres Cosmétique de l'ennemi, Hygiène de l'assassin et Stupeur et Tremblements ont prouvé qu'elle était une génie- j'aurais aimé qu'elle ajoute à ce don la modestie. Mais avec Péplum, force est de constater que son manque d'humilité dans la vie a tendance à déteindre sur ses oeuvres. Dommage.