Marketing Ethnique
Discussion très intéressante hier avec un pote sur la question du marketing ethnique aux Etats-Unis et en Europe.
Je suis actuellement entrain de rédiger mon mémoire de fin d'études sur la question, et il apparaît que je vais devoir dans ma recherche lever toutes les barrières du politiquement correct si je veux traiter la question le plus honnêtement possible.
Pour parler plus précisément, mon mémoire s'intitule:
"Ethnic Marketing for Cosmetics in Western European Countries and Brand Development on the African Continent"
Quand je lis ce titre, j'ai des sensations d'excitation mêlées de relents de vertige. Tout passionnant qu'il m'apparaisse, le sujet n'en est pas moins extrêmement large et va exiger de moi une grande capacité d'analyse et de synthèse. Pour couvrir mes arrières, je me suis déjà renseignée auprès de l'administration de mon établissement, à savoir si un mémoire de plus de 100 pages était autorisé ou non. Heureusement, ils ont accepté. Les relents s'estompent quelque peu. Néanmoins, je n'ai qu'un délai de six mois, et là mon sens de l'équilibre se remet à me faire défaut. J'aurais pu intituler mon mémoire "Ethnic Marketing in Western Countries" et là au delà de l'Europe, il m'aurait fallu traiter en premier lieu des Etats-Unis; ce serait sans doute parti pour aux moins douze longs mois de fouilles indéterminées. Heureusement, sur ce point, je suis restée réaliste.
Bref, comme je disais plus haut, un tel sujet comporte un certain risque dans la mesure où il demande que l'on brise des tabous et si possible tous les tabous. Se pose alors la question de savoir si je suis à la hauteur. Partant du fait que je suis empreinte d'une mentalité typiquement occidentale et n'ayant fait jusqu'ici l'expérience que de celle-ci, mes réminiscences platoniciennes m'amènent à questionner ma capacité à voir ce qui se passe au-delà de la caverne. C'est notamment grâce à la discussion de la veille que j'ai eu à l'université que s'est encore davantage imposée à moi la nécessité de fouiner sans relâche sur le sujet, afin de ne négliger aucun point de vue. Mon interlocuteur est sans doute bien plus occidental que moi, mais j'ai la chance qu'il soit un esprit pour le moins avisé et critique et m'a laissée en fin d'après midi avec de nombreux tuyaux me permettant d'affiner ma sommaire réflexion.
- la situation de la classe moyenne noire en France et dans les autres pays européens, mais aussi la comparaison de celle-ci avec la classe moyenne afro-américaine,
- la perception par les grandes entreprises du marketing ethnique, la connotation plus ou moins avouée qu'il suscite,
- que dire de ce professeur qui lance à son élève: "Le marketing ethnique est une fausse bonne idée." tentant de lui expliquer que c'est un secteur qui lorsque qu'on y entre laisse peu de voies de sortie?
- l'actuelle tentative des entreprises européennes à investir à l'international et la place de l'Afrique dans ces investissements,
- les modes d'utilisation de la cosmétique en Europe par les populations ethniques ainsi que ces mêmes modes en Afrique,
- Quelle Afrique?
- une Afrique économiquement dominée à hauteur de 60% par l'Afrique du Sud?
- une Afrique du Nord dont les moeurs sont parfois à l'opposé des moeurs de l'Afrique sub-saharienne?
- Quel marketing ethnique?
- celui des produits exclusivement destinés aux populations ethniques ou celui des produits destinés à tout type de population?
- que signifie le marketing ethnique quand on parle d'un dentifrice ou d'une crème anti-âge?
- Quelle délimitation entre un marketing suscitant un besoin pratique et un marketing suscitant un besoin psychologique?
Marketing ou l'art de jongler entre la vérité et le mensonge.
Autant de sujets - et j'en passe, bien évidemment - qui seront à développer, et de la manière la plus responsable qu'il se doit d'être. Verdict d'ici septembre 2006.