Inside Man
J'aurais presque aimé déclarer pour une fois : "C'est étrange, d'habitude Denzel me fait meilleure impression dans ses films". Mais cela reste difficile décidément.
Inside Man, que je suis allée voir hier, est un film "réjouissant". A la fin du film, je me suis laissée bercer par le générique de fin, le sourire en coin, traduisant ma satisfaction de constater que le 7è art est loin d'avoir épuisé toutes ses passerelles d'innovation. La qualité des images est traditionnelle et novatrice à la fois, mixant le style polar des années 80 et une attention marquée sur des dialogues banals et pourtant essentiels, me menant à me demander: "How the hell did Spike Lee find this idea?"
Une main dubitative et avide de solutions frottant un crâne rasé avec acharnement, une autre affirmative qui se glisse sur la bordure d'un chapeau droit, je retiens notamment de Denzel Washington son jeu de mains. C'est la première fois que je le voyais jouer ainsi avec ses mains. Cela me permettait d'oublier ses mimiques habituelles et finalement de constater l'étendue de son talent.
Avez-vous déjà été bluffé par la présence d'un acteur dont on ne voit ni le visage ni aucune autre partie du corps tout au long du film? Même masqué, je dirais même invisible, Clive Owen n'a pas besoin de jouer de la mitraillette, de faire des pirouettes, ou que sais-je encore. Seul son cerveau suffit. Il faut que je suive cet acteur de très près. C'est la troisième interprétation que je vois de lui après Closer et Sin City... ce type a de la graine.
Bon, que dire de Jodie? J'aime tellement cette actrice que ça m'est difficile de faire un commentaire sans le trouver d'emblée subjectif. Un des rôles où elle est assurément des plus rayonnantes, la quarantaine lui va vraiment très bien. Quant à son rôle de négociatrice proprement dit, assez inutile, si ce n'est à nous faire entrevoir certaines coulisses du pouvoir dans le milieu de la banque. Ce que je retiens, c'est la perfection avec laquelle elle a interprété ce rôle que je juge approximatif. Cet espèce de désinvolture qu'on lit dans un regard constamment rieur, celle qui caractérise les personnalités sans scrupule et certaines de leur talent. La connaissant ayant joué des rôles bien plus dramatiques, je me suis "réjouie" de la voir emprunter une telle casquette. Elle est restée en fin de compte fidèle à son principe de "la brillance discrète".
Bref, film simple et intelligent, qui s'est efforcé d'extirper l'inédit du banal et y est allégrement parvenu.