Qu'aurions nous fait?

Je suis de retour, et espère, pour longtemps. C'est bizarre comme cet espace m'a manqué; je m'en suis quasiment inquieté comme d'un "enfant". Après tout, c'est un peu "mon bébé"; tout s'explique donc. Au passage, je mesure cruellement les conséquences de ma trop longue absence. "Plusieurs" commentaires ont en effet été faits, qu'il faudrait que je lise, et auxquels j'aimerais pouvoir répondre, pour certains d'entre eux en tout cas.

Etant quelque peu épuisé ce soir, j'essaierai de ne pas être long , d'autant plus que cela m'est quelquefois reproché. Vous avez peut-être entendu parler du "fait divers" de Perpignan: un jeune homme "arabe" se fait lyncher - peu importe les raisons, forcément stupides - en plein jour, devant une foule de badauds, par un groupe de "gitans" lourdement armés. Le lendemain, j'écoute, tout à fait par hasard, le témoignage "exclusif" d'un "témoin"; édifiant. Alors, après l'émotion, l'indignation, et toutes sortes de sentiments, le temps des questions, et surtout de LA QUESTION: qu'aurais-je fait à la place de ce "témoin"? Le même jour, il m'est rapporté la mésaventure d'une demoiselle menacée de viol dans le métro, sans que personne ne bouge. La fille aurait dû son salut à la présence inopinée de policiers à une station....Même question: qu'aurais-je fait? Plus largement, question que, j'espère, nous nous sommes tous posés au moins une fois: comment aurions nous réagi durant la période de l'esclavage?...Il est évidemment facile de fustiger - et personnellement je ne m'en prive pas - l'attitude de tous ces "lâches" qui assistent à de telles atrocités sans réagir, ou qui "collaborent" honteusement. Encore une fois qu'aurions nous fait? Ce que je peux dire, très brièvement, est ceci: je peux "comprendre" la "lâcheté" du quidam qui a peur de perdre sa vie en s'interposant dans de tels contextes; mais ce que j'ai dû mal à m'expliquer, c'est que notre "témoin" ait d'une part assisté à cette scène et qu'il ne soit pas intervenu d'une manière ou d'une autre; d'autre part qu'il l'ait contemplée au point de pouvoir la raconter avec une précision effrayante. Pour moi, c'est, au fond, ça l'ultime lâcheté. Ne rien faire, mais en sus, regarder. Insupportable.