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21 juin 2005

Féminisme

Je ne sais pas pourquoi, à de nombreuses reprises, certains de mes amis de la gent masculine m’ont demandé, un peu sur la défensive : « Tu ne serais pas une féministe, toi ? ».

Je le déclare d’emblée : cette question m’agace, m'insupporte même. Si bien que j’ai envie de leur retourner : « Mais dites moi, que signifie le féminisme ? Le féminisme c’est quoi même ? »

Quand je saisis mon vieux dictionnaire et que je m’enquiers de la définition, je peux lire : « FEMINISME : n.m. Doctrine qui préconise l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société ; mouvement qui milite dans ce sens. »

Je vous l’ai dit, mon dictionnaire est vieux et surtout, c’est un dictionnaire, dans tout ce qu’un tel ouvrage comporte de faiblesses et de réductions conceptuelles et linguistiques, mais à cela je reviendrai plus tard.

De nos jours, la défense du féminisme a pris des proportions telles qu’elle en devient aveuglément la défense de son contraire. Cette idéologie brille par son flou, tout autant que ses défenseurs (et défenseuses surtout) se confondent en contradictions.

J’ai la chance pour l’instant de ne jamais avoir réellement souffert de sexisme ou machisme. En effet, quand j’entends un homme faire l’apologie de la supériorité de l’homme par rapport à la femme, seul un sentiment de pitié plus qu’autre chose m’anime.

Jamais, je n’admettrai que le fait de dire « L’homme est égal à la femme et vice versa » fait de moi une féministe. C’est un constat logique qui découle de mon expérience personnelle et qui ne vise qu’à remettre les choses à leur place.

Depuis quand se plaindre que trop de corps nus sont exposés sur les panneaux publicitaires des abris bus est devenu un comportement féministe ? N’a-t-on plus le droit de manifester son désaccord quand on sent qu’en tant que femme notre corps est vulgarisé et vendu sur la place publique comme une pauvre babiole quand au contraire il devrait se faire rare et démontrer ainsi sa préciosité ? Cela n’est pas du féminisme quand le seul souci c’est de ne pas avoir l’impression que ces photos nous agressent en nous disant : « Tu vois, tu n’es pas capable de montrer ton corps comme moi je le fais. C’est pourtant la mode maintenant, tout le monde le fait sauf toi . Bref, tu n’as toujours rien compris. »

De nos jours, les requins du commerce (dont je me destine à faire partie, je le sais) se sont emparés de cette idéologie pour vendre n’importe quoi au consommateur homme comme femme. Ces commerçards confondent cette idéologie un peu bancale avec le porno-chic et cherchent à nous expliquer que l’émancipation de la femme passe par une pseudo-libération de son corps. Je m’insurge contre une telle imposture.

Je ne parviens pas à m’empêcher de soupçonner celle qui se fait chantre du féminisme de se sentir malgré elle inférieure à l’homme. A mon sens, seule celle qui se sent attaquée éprouve le besoin de se défendre, et c’est précisément à cela que je veux en venir. A trop se justifier, l’innocent devient le coupable. C’est bien connu. Je ne cautionne pas cet acharnement à demander des salaires égaux au nom du féminisme. Je trouve ce terme très mal choisi, je préfèrerais plutôt le faire au nom de l’égalitarisme, quoique je me méfie de plus en plus des « ismes ». Bref, je ne parviens pas à saisir la justification du féminisme. Je trouve cette doctrine vaine et non fondée.

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Commentaires
L
Bonjour,<br /> <br /> Je suis Loïc Landrau, animateur de Libres Courts, une émission de diffusion de courts-métrages sur la Web TV La Télé Libre (www.latelelibre.fr). Je me permets de vous donner le lien de ma dernière émission qui présente un film sur la domination masculine réalisé par Uda Benyamina suivi d'un débat sur la place de la femme dans la société.<br /> <br /> http://www.latelelibre.fr/index.php/2007/10/libres-courts-8/<br /> <br /> Ce programme vous intéressera probablement dans le cadre de vos activités. N'hésitez pas à laisser vos commentaires sur le site et à faire passer le lien à tous ceux et celles qui sont intéressés par le propos.<br /> <br /> Merci et bonne journée.<br /> <br /> <br /> Loïc Landrau<br /> www.myspace.com/librescourts
A
Sans féminisme comment aurait on eu toutes le droit de vote, de posséder son propre compte, des mêmes droits de succession, la liberté de parole, le droit de décider de sa propre sexualité... Autant d'incontrounables que l'on doit à ce féminisme "passéïste, désuet ou tout autre qualificatif du même tenant". Je ne peux me placer que dans cette optique découlant des combats menés par des femmes avant moi. Deux anecdotes aussi m'ont touchées personnellement. Sans un peu de ce caractère velleitaire, comment aurais je pu tenir tête calmement à un homme qui voulut me rabaisser par ses paroles. J'aurais selon lui appartenue à la même communauté que lui, et je cherchais à m'intégrer à la société française en reniant ses prétendues racines. Ou encore, comment ne pas réagir quand un homme "lourd dingue" ne cessait de revenir encore et encore à l'assaut d'une jeune fille timide n'osant lui rétorquer une bonne réplique par manque d'allant. Par conséquent, ce discours a de quoi me faire réfléchir : "Je ne parviens pas à m’empêcher de soupçonner celle qui se fait chantre du féminisme de se sentir malgré elle inférieure à l’homme. A mon sens, seule celle qui se sent attaquée éprouve le besoin de se défendre, et c’est précisément à cela que je veux en venir. A trop se justifier, l’innocent devient le coupable. C’est bien connu." Enfin, la route est encore un peu longue avant de connaître tous les tenants et aboutissants du ou des féminismes.
S
et voila, encore une qui pense (presque) comme moi, alors Merci je vous aime... bon j'irais quand meme lire le reste du blog on ne sait jamais....<br /> il y a une seule chose sur laquelle je ne suis pas d'accord pourtant, je crois qu'il faut un peu ce battre quand meme, car certaines mauvaises habitudes ont la vie dur... je le vois chaque jour un peu plus depuis que j'ai des enfants.....
T
"A mon sens, seule celle qui se sent attaquée éprouve le besoin de se défendre (...) A trop se justifier, l’innocent devient le coupable."<br /> Un peu comme "Savoir peser le pour et le contre."
M
" l'égalitarisme "? je crois effectivement que tu as raison de te méfier des "ismes". Tocqueville nous a, depuis longtemps, déjà montré les limites de ce concept. Parlons plutôt d'équité non? Autrement le féminisme est un phénomène, me semble t-il, assez complexe. Ne serait-ce que parce qu'il est très hétérogène, et même violent, entre les tenantes d'un féminisme "égalitaire" comme Elisabeth Badinter, que je trouve, soit dit en passant, absolument remarquable, et les chantres d'un féminisme différentialiste, comme Antoinette Fouque. Celles ci considèrent les hommes et les femmes comme essentiellement, irréversiblement, absolument différents, au point de soutenir qu'ils ne peuvent vivre dans le même "espace"; elles considèrent d'ailleurs les hommes comme des personnes foncièrement dangereuses pour les femmes,... bref un féminisme de rupture, qui dessine une société pour le moins divisée. Sinon, il est exagéré, selon moi, de soutenir que le féminisme est inutile; que dis tu de l'IVG, ...qui sont des conquêtes féministes! Si le féminisme est peut-être à repenser, il demeure essentiel; car la situation des femmes, pour meilleure qu'elle soit, est loin d'être parfaite, c'est le moins que l'on puisse dire...
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