dégoûté
Dites moi que ça vous est déjà arrivé: je venais de rédiger un texte que je trouvais plutôt de bonne facture, quand subitement, pschitt!! Effacé. Le sentiment éprouvé est particulièrement désagréable, mêlé d'impuissance, de dépit, de mépris de soi pour tant de poisse. On se pose une série de questions a priori inutiles: que se passe-t-il? Pourquoi là maintenant alors que je tenais le bon bout pour une fois?... Et puis, dans un accès de lucidité, on se rend compte qu'il est impossible de faire machine arrière. Oui oui, c'est bien ça, ce qui est passé est passé. Cela n'a l'air de rien, mais il se passe quelque chose là: l'apprentissage de l'inexistence de l'évidence. En clair rien n'est évident, rien ne va de soi, rien. Et puis on relativise, on essaie, il faut bien avancer. D'où la nécessité d'un palliatif. Face à un écran, quoi de mieux que ...l'écriture? Ainsi est bouclée la boucle. Par l'écriture arrive le malheur, par elle il est conjuré. Tout va bien.
Au fait j'écrivais sur la fin de l'année, la difficulté de rester concentré sur "l'essentiel", le retour du soleil, le soudain embellissement de la gent féminine, mon programme de lecture particulièrement consistant cette année, ce qui est mauvais signe. Mais bon, j'y reviendrai peut-être.