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10 mai 2005

LE MOT "COMMUNAUTE" EN QUESTION

J' aimerais revenir, à la suite du commentaire(très intéressant) de Vanessa au sujet de mon billet intitulé " ERREMENTS", sur un point qui me paraît important; il s'agit en fait de préciser ma pensée.

Tout d' abord je reprécise(je l'ai déjà mentionné dans mon billet intitulé " MISE AU POINT") que Tchim a gentiment accepté d'animer cet espace en ma compagnie; en conséquence, il convient, comme j'ai déjà eu à l'écrire, de s'intéresser à la signature de chaque billet. Il est évident que chacun(Tchim ou moi) a la responsabilité de ses écrits; en l'occurence et s'agissant du billet intitulé "ERREMENTS", je précise qu'il émane de moi, et uniquement de moi. J'en porte(et l'assume) par conséquent l'entière responsabilité.

Vanessa souligne un point que j'ai abordé, peut-être de manière un peu caricaturale, mais sur lequel il me semble en effet important de revenir; ce d'autant plus que je sais mon point de vue largement minoritaire; il s'agit de la question de la pertinence du concept de "communautés"; concept qui rencontre un franc succès,  fait l'unanimité, et ne suscite plus aucune interrogation; pourtant il me semble dangereux. Je constate que l'ostracisme dont a été l'objet Calixthe Beyala lors de la conférence de Samedi dernier  est la conséquence directe de concept, ou plutôt de ses dévoiements. Pour ceux qui n'ont pas assisté à ladite conférence(sur laquelle je reviendrai), l'un des intervenants, avant la remise à Dieudonné du prix de la personnalité de la "communauté", a procédé à l'excommunication publique de C. Beyala, coupable selon lui de trahison  à la suite de ses prises de position médiatiques contre certains propos de Dieudonné. Outre qu'à titre personnel  j'ai trouvé cette entreprise dérisoire et un tantinet ridicule, elle fut surtout, à mes yeux, révélatrice des limites(de la perversité?) du mot "communauté"; car ce qui est s'est passé est très simple: Calixthe Beyala a été ostracisée car elle est, d'après certains, une mauvaise "nègresse", une "nègresse-bounty"; la pauvre est coupable, en somme, de mal penser, c'est-à-dire de penser "contre" les intérêts de ce qu'il est convenu d'appeler la "communauté"; Or j'attends toujours qu'on me présente celui qui décide des intérêts de ladite "communauté", de ce qui est bon ou mauvais pour elle; j'attends surtout de notre prophète qu'il "nous" dise quoi penser, comment penser. A ce stade, je précise que je suis  quelquefois en désaccord avec les opinions exprimées par Calixthe Beyala(je ne suis donc pas en service commandé). Toutefois, je considère qu'elle est libre, comme tout "noir", de donner son point de vue sur tel ou tel sujet, libre de penser différemment de moi, libre de trouver intolérables certains propos de Dieudonné, libre de le dire ou de l'écrire; C. Beyala n'a pas à me plaire, ni à plaire à quiconque. De la même façon, Gaston Kelman a le droit de trouver(même si je ne partage pas cet avis) inopportun ou inintéressant de revenir sur la question de l'esclavage. Ces deux individus sont d'ailleurs la preuve, s'il en fallait une, que les noirs ne constituent aucunement une "communauté"; en effet, si "nous" avons en commun la même pigmentation, nos histoires personnelles diffèrent, nos éducations sont dissemblables, nos imaginaires, référents, ne se recoupent pas forcément; "nous"(les noirs) ne pouvons donc avoir les mêmes intérêts, les mêmes préoccupations, les mêmes envies, les mêmes priorités, la même façon de voir les choses; notre couleur de peau nous confère peut-être le même héritage d'un point de vue historique, mais ceci dit, libre à chaque "noir" d'en faire un élément important de son être. Je veux simplement dire qu'une couleur de peau(quelle qu'elle soit) n'est nullement un facteur déterminant dans la structure mentale d'un être humain, elle n'induit guère une façon de pensée, de voir le monde. Dans ce sens, "nous" ne sommes pas(les autres races non plus selon moi) homogènes idéologiquement, ni même pour ce qui concerne "nos" intérêts ( Il va bien falloir arriver à comprendre qu'un "noir" puisse être, tout en étant "noir", membre du Front National... ). En clair, la limite du mot "communauté" est qu'il nie, au profit du groupe, l'individu. En effet, dans une "communauté", il n'ya guère de place pour l'expression d'une originalité, d'une singularité (d'où l'ostracisme ridicule dont a été victime C. Beyala); dans une "communauté", le "je " est banni; l'on est d'abord défini en fonction du groupe; le" nous " prime.

Toutefois, que l'on me comprenne bien; je ne rejette pas cet idiome; je me  permets juste d'attirer l'attention sur les égarements auxquels  peut donner lieu son emploi. Ceci ne m'empêche pas de penser qu'il peut, dans certaines circonstances(lors de luttes, par exemple pour la décolonisation) être un atout; seulement il(le concept) doit être utilisé avec tact, et ne pas être gravé dans le marbre; la priorité(bien que cette position présente également des inconvénients), à mon sens, doit rester l'individu. Si je crois modéremment au concept de "communautés", je crois en revanche davantage à l'existence de familles de pensée et  d'intérêts(forcément convergents), ce à l'intérieur de ce qu'il est convenu d'appeler "communautés"; en clair, il est tout à fait possible(encore que ce ne soit pas certain) que C. Beyala, bien que "noire",  appartienne à une famille de pensée voire d'intérêts différente de la mienne ou de la vôtre(pour celles et ceux qui sont "noirs").  Pour finir, ce n'est pas parce que les "noirs" ne constituent pas une communauté homogène idéologiquement qu'ils(en tout cas ceux partageant les mêmes intérêts) ne peuvent être, dans leur majorité, solidaires.

Dans un régistre différent mais toujours en rapport avec le commentaire de Vanessa, je continue de croire qu'il n'est nullement nécessaire d'invectiver d'autres groupes pour affirmer son identité ou faire valoir son histoire, fût-elle éminente(comme c'est le cas pour l'histoire "noire"), mais niée. Au contraire, "nous" ne gagnerons, ne fût-ce qu'en crédibilité, que dans la sérénité, mot qui n'est pas incompatible avec fermeté, rigueur, fierté. La violence ou la haine "nous" perdront assurément, car elles sont la voie royale vers l'obscurantisme. "notre" renaissance ne sera effective que si nous réussissons à allier détermination et intelligence; "nous" n'avons pas le temps de la haine.

                        

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Commentaires
T
Tadadammmmmmmmmmmmmmmmm<br /> Vous m'avez longtemps annoncé ! je suis enfin là!Tony le seul! l'unique! le magnifique! le...koi vous n'avez pas encore levé le rideau? Mais yann tu attends koi là!je n'ai pas toute la vie devant moi! J'ai un autre spectacle à kaboul et à Baghdad ce soir!<br /> Voilà!C pa tôt dis donc!<br /> <br /> Tout d'abord je tenais à remercier Chrissou! Zut excuse-moi ann-Louise, je devais pas le dire!D'ailleurs Chrissou c ki? C Founaillo? Pkoi tu l'apelle pas founaillo? Il a changé de nom ou bien?<br /> Ceci dit en passant Ann-Louise tu oublie tout le temps de rajouter un "e" à ton nom. Tu sais plus écrire ton nom ou quoi?<br /> <br /> Yanno! j'ai décidé de fermer ce Vlaams Blog! vous vous prenez même pour ki? Vous vous mettez à discuter on dirait qu'on est sur le plateau de "100 minutes pour convaincre" mais en plus long! D'ailleurs, depuis déjà une semaine vous n'arrivez pas à convaincre. L'émission réalise de mauvais scores...juste 2%! Alors que "la ferme 2" caracole à plus de 20%(à vérifier)...Bon dans mon extême bonté je vous laisse encore une semaine! Sinon terminé!<br /> <br /> Tchi! Ki t'a dit ke l'amour est un prédateur? tu es sûr que tu as bien lu le dictionnaire toi? Prédateur c'est un animal sauvage ki chasse sa proie! Si c ça que tu apprends à ton stage vaudrait mieux que tu retournes à l'école!<br /> <br /> Mais dites-moi un peu là! Vous piratez les ordinateurs des gens ou koi? J'ai vu k'il y a des extraits de "mails" ki circulent! Si vous voulez je peux vous envoyer aussi mes mails! Ma corbeile est pleine à craquer et je ne sais pas où je vais les jeter!<br /> <br /> Yanno si jamais tu cherche encore des livres à lire je te conseillerai le nouveau "Picsou magazine" Il est mortel! Il paraîtrait k'il retrouve son sou fétiche<br /> <br /> Et aussi...Mais...<br /> Yann pkoi tu coupes! On ne sera jamais bon pour la star Ac' avec...
M
Vanessa, si tu m'as bien lu, j'ai tenu à préciser que je ne rejette pas le mot "communauté", ni même le concept; mon but était simplement d'essayer d'en présenter les limites et même les dangers,selon moi bien réels; il est possible que notre incompréhension vienne du sens que nous accordons au mot "communauté"; si tu me dis que "nous"(les noirs) sommes une communauté de couleur, je te réponds "évidemment"; si tu me dis que nous sommes une communauté d'héritage (notamment sur le plan historique), j'adhère; mais si tu me dis que "nous" sommes une communauté d'intérêts, je te dis non; nous ne sommes même pas une communauté de pensée; il va bien falloir réussir à se dire que tous les noirs ne pensent pas pareil(je t'assure que je suis loin de penser comme René-Louis), qu'ils n'ont pas les mêmes intérêts(comment expliquer que Kelman n'accorde pas la même importance que toi à l'esclavage?); aussi étrange que cela puisse paraître, il y'a des noirs qui veulent oublier leur passé; il y'a des noirs qui ne sont pas fiers d'être noirs, et c'est leur droit le plus absolu. C'est dans ce sens que je dis que nous ne sommes pas une "communauté"( une communauté d'intérêts si tu veux); Autrement je suis d'accord avec toi quand tu reproches à Beyala de parler au nom de la "communauté"; seulement de la même façon, je ne me sens pas concerné(pas tjours en tout cas) lorsque René-Louis ou Jean-Philippe s'expriment(eux aussi au nom de la "communauté")Je répète: le concept de "communauté" ne me pose aucun problème en soi; par contre je t'invite à une réflexion sur LES DERIVES(exemple parmi d'autres: le régime de "parti unique" en afrique est une dérive de ce concept) auxquels il peut donner lieu; là était le sens de ma modeste réflexion.<br /> En tout cas je te remercie pour cet échange(fort intéressant) que je suis bien sûr prêt à poursuivre; de la même façon merci pour l'adresse concernant le bouquin de la femme de Cheikh Anta Diop<br /> Pour ceux qui seraient un peu perdus, René-Louis et Jean-Philippe sont deux des animateurs de l'institut Africamaat(WWW.africamaat.com); ils étaient présents lors de la conférence du 7 mai sur la traite négrière, et ont tenu CERTAINS propos pour le moins contestables(selon moi)
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