Je veux avancer

S'il faut vraiment continuer ce débat, je vais le continuer, mais je vous avoue que je me lasse de celui-ci, étant donné que j'ai le sentiment qu'il s'appuie sur une incompréhension entre les 2 parties. Cela résulte donc à un dialogue de sourds que j'espère dissiper avec le présent commentaire.

Pour être aussi claire que possible, je ne nie pas l'existence de la communauté noire (Prenez note de cette affirmation car je ne voudrais pas avoir à revenir dessus). Celle-ci existe et c'est tant mieux, c'est justement elle qui nous permet d'avoir ce débat en ce moment; de plus manifestement ce blog en est un témoin parfait puisqu'il nous est difficile de passer à côté du thème Françafrique depuis sa création.
D'autre part l'éveil de conscience prôné par Vanessa est pour le moins nécessaire et vital pour la communauté noire et pour l'Afrique. Je suis donc tout à fait d'accord avec vous sur ce point.
Pour autant, cet éveil de conscience ne doit pas passer outre les opinions individuelles de chaque Noir. Ce que je veux dire c'est que si vous défendez la communauté noire, alors défendez-la jusqu'au bout et admettez que Beyala et Kelman en fassent partie (tout comme toi Vanessa, je suis sure qu'ils aiment aller dans les restos africains, qu'ils aiment porter des tenues traditionnelles, etc, etc.). Concédez, s'il vous plait, qu'ils puissent avoir d'autres opinions que les vôtres sur certains thèmes relatifs à l'Afrique, tout en étant membres de la communauté noire. (Juste avant que je continue, peut-être que vous n'avez jamais dit le contraire et que ce que je dis là confirme notre surdité, mais je préfère repréciser le tout quand même).
Je pense que le débat que nous décousons depuis le début de ce blog est un parfait exemple de deux parties qui appartiennent à la même communauté et qui pour autant ne partage pas la même opinion sur un sujet qui concerne, certes indirectement mais tout de même, ladite communauté. Yoyo, Vanessa, je fais toujours partie de la communauté noire, non? Je la sers, j'espère? Vous savez, la communauté française n'est pas régie par une idéologie unique qui aurait pour fondement la nationalité (française en l'occurence). La communauté française s'exprime par différents moyens que sont le PS, l'UMP, le PC, etc... Et chacun de ces partis pensent servir à sa façon la communauté française (pour le coup je préfère parler de "nation", mais on m'aura comprise). Je ne connais pas à proprement parler les idées de Kelman et Beyala, mais j'ai pris ces 2 exemples pour que vous compreniez la théorie avant même que de passer à l'expérience. Sans vouloir me méprendre sur la position de Yann, je pense que sa démonstration était une démonstration dans l'absolu qui se tient parfaitement, et pour ma part, je dirais qu'elle se tient indépendamment de toutes les souffrances et autres que l'Africain et le Noir ont pu subir (puisque dans l'absolu). 

Alors, espérant que c'est la dernière fois que j'interviens dans ce débat et souhaitant avoir contribué à ce qu'on avance, je vous dit à bientôt.

NYTM

Comments

[mitnick]

Pas sûr que nous puissions tomber d'accord sur cette question. Toutefois, je relève une erreur. Dans un mon précédent commentaire, dont manifestement tu reprends en partie - pour le critiquer - l'argumentaire, je dis que les élites africaines connaissent parfaitement leur histoire, la vraie. Je ne dis pas l'inverse, ce que ta réponse insinue. Je rajoute que bien que la connaissant, l' Afrique n'est pas plus avancée. Ceci pour dire que si la connaissance de l'histoire africaine est importante, elle ne me semble pas décisive pour la question qui nous préoccupe: celle du développement de l'afrique, et plus précisément son essor économique, préalable, selon moi, à tout progrès social. En clair connaître son histoire ne permet nullement de peser dans les rapports de force mondiaux; être puissant économiquement,si ( ou plutôt davantage ). Ceci dit il est important de maîtriser cette histoire africaine, la vraie évidemment. Je trouve - en gros - que tu accordes trop de poids, de pouvoir, à "l'histoire". Je me veux plus pragmatique. Mais je suis sûr que tu n'es pas d'accord n'est- ce pas?

[Toninho Da Silva]

Je t'avouerai Tchi que tu as pris de très beaux exemples qui pourraient effectivement démontrer que la bataile des idées n'est pas forcément liée au pouvoir économique.
Seulement je te répondrais que de tels exemples sont très rares dans l'histoire et pourraient dans une certaine mesure constituer des exceptions! Quoique!
Pour faire pression sur les colonisateurs(les anglais) Gandhi a appelé au boycott des produits anglais.
Pour prostester contre la condition des noirs,Mather Luther king a lui aussi appelé au boycott de la compagnie de bus.
Dans ces 2 exemples les leaders ont fait justement jouer le pouvoir économique de leurs communautés!
Le cas de l'Apartheid est un peu spécial car après avoir longtemps ignoré la situation, la communauté internationale s'était soudainement réveillée et avait décidé de réagir! Avec l'économie détenue en majorité par les Blancs, l'abolition de l'aprtheid a eu beaucoup de mal à se concrétiser sur le terrain. Je dirais que les choses se sont accélérées lorsque les noirs ont pu accéder aux postes politique. Et qui dit politique, dit économie d'uen certaine façon. Tu ne penses donc pas qu'on revient un peu au même point?

[Tchim]

"Tout ceci pour re-re-re-dire que l'une des façons les plus efficaces de gagner la bataille des idées - qui est la principale - est assurément d'être puissant économiquement". Cette phrase est de toi Yann. Tu ne trouves pas qu'elle est plus modérée, moins exclusive que celle-ci: "La véritable bataille est celle des idées; mais ne peuvent la gagner que ceux(celles) qui ont le pouvoir économique."? Je ne pense pas que Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela avaient besoin d'un quelconque pouvoir économique pour imposer leurs idées. Et je ne suis pas entrain de parler du monde des rêves. Ces hommes ont bel et bien existé et ont réussi à imposer leurs points de vue quand bien même leurs opposants étaient plus fort économiquement.
Je pense que ce sont les hommes qui devraient mener la bataille des idées et non l'économie. Certains y ont réussi et en ce sens je ne serais pas aussi catégorique que la phrase en exergue de ce blog, et crois moi Tony je ne pense pas être UTOPIQUE et NAÏVE en réaffirmant par là-même que la bataille des idées n'est pas subordonnée au pouvoir économique.
A propos, malgré la grande estime que je confère à Jean de La Fontaine, j'en profite pour dire que je ne partage pas dans l'absolu son célèbre proverbe: "La raison du plus fort est toujours la meilleure" en ce sens que -je persiste et signe- je ne pense pas qu'imposer ses idées soit une victoire en soi.

[mitnick]

curieux que nous ayons un débat sur cette fameuse phrase (je reprécise qu'elle émane de moi et non de Cheikh A. Diop). En effet, il me paraît évident - et Tony l'a bien montré à mon sens - que - et je l'ai déjà exprimé - si les idées sont importantes, l'est davantage la capacité de ceux qui les portent de les imposer.
Je permets - notamment à l'intention de Tchim - de préciser qu'il y'a une différence entre un monde qu'on voudrait tous "idéal" et le monde "réel". Dans un monde idéal, l'assentiment de la majorité est évidemment nécessaire quand dans le monde réel il est simplement le signe de l'impuissance des Etats. Pour revenir à l'affaire irakienne, Chirac a joué la carte des peuples( l'assentiment de la majorité) parce que la France était impuissante, tout simplement. Dans le monde réel - encore une fois Tony le prouve admirablement - , la seule réalité est celle des rapports de force.
Tchim dit " je pense qu'il faut plutôt se pencher...COMPRENDRE,...existe"; mais Tchim, pardon mais ouvre les yeux, "ils" ne comprendront que quand tu seras en situation de leur imposer ce que tu souhaiterais qu'"ils" comprennent: c'est le monde réel. D'autre part tu rajoutes: "je pense qu'il y'a une différence...victoire" mais dans le monde réel "gagner la bataille" c'est IMPOSER "la victoire"; cela - selon moi - ne fait aucun doute. Tout ceci pour re-re-re-dire que l'une des façons les plus efficaces de gagner la bataille des idées - qui est la principale - est assurément d'être puissant économiquement (confère la Chine et le problème du textile, ou évidemment l'affaire irakienne).

[Toninho Da Silva]

Yann il serait temps que cesse de jouer avec ce BLOG et que tu commences enfin à étudier:-) Je rigole j'aime bien les nouvelles couleurs!

Tchi je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Nous vivons dans un système capitaliste(le business dicte sa loi) et je trouve qu'il très utopique et naïf d'imaginer ne serait-ce qu'une seule seconde que la bataille des idées n'est pas pas subordonnée au pouvoir économique.
Les états-unis n'ont pas gagner la bataille des idées en envahissant l'Irak certes, mais d'un autre côté les Irakiens n'avaient jamais réussi à s'opposer et empêcher les états-unis de larguer leurs bombes(avant la guerre)sur les prétendues usines chimiques de fabrication d'armes de destruction massive.
Ils ont certes protester, mais dès le moment où ils n'ont pas pu faire accepter leur point de vue, ils ont tout simplement perdu la bataille d'idées.
Et aussi je te rappellerai que quasi toutes les grandes institutions(qui nous imposent leurs idées) sont dirigées par les grandes puissances économiques. Par exemple, tout nouveau, Pascal Lamy, futur patron de L'OMC!Quelles idées crois-tu qu'il va appliquer? les idées de la France et de ses pairs bien sûr! Paul Wolvowitz, Grand boss de la Banque Mondiale, osera-t il s'opposer aux états-unis? Je ne le pense pas!Koffi Annan qui ne cesse de multiplier les accrochages avec les Etats-unis réussit-il toujurs à faire passer ses idées en faveur des pays tiers-mondistes? Avec toutes les peines du monde sinon pas du tout!
Pour gagner la bataille des idées, je suis tout à fait d'accord avec toi il faut réunir l'assentiment de la majorité! Et pour cela, il faut pouvoir diffuser ses idées. Et pour les diffuser, il te faut une tribune. Pour accéder à une tribune ou s'en construire une, il te faut des moyens financiers....POUVOIR ECONOMIQUE!

Je terminerai avec une petite question!As-tu souvent entendu parler d'un philosophe Sri-lankais, mozambicain ou encore haïtien qui a été élevé au rang de "GRAND PENSEUR"(pourtant on devrait en trouver)? Comme par hasard cela reste l'apanache des français, anglais,américain, chinois...POUVOIR ECONOMIQUE!