Talent à l'état pur
Bon voilà. Je viens de regarder M6 pendant quatre heures et quinze minutes d'affilée. Et je dois dire que je suis comblée et que je vais pouvoir passer une bonne nuit. Deux films, coup sur coup, avec l'un de mes trois acteurs préférés. Hum! Ce que ça fait du bien. Et pas n'importe quels films: "Primale Fear" ou "Peur primale" en français et "American History X". Je les avais déjà vus, mais pouvoir me les "matter" ce soir m'a ravie. J'ai forcé mon père à les regarder avec moi et l'ai même forcé, je crois, à admirer cet acteur de génie qu'est pour moi Edward Norton.
J'aime son jeu à la fois perfectionniste, dérangeant, schizophrène, professionnel, machiavélique...
Il est pour moi un des acteurs de la scène hollywoodienne qui incarnent le mieux le Mal dans sa perfection. Avec ces deux films, j'ai été servie. Je suis toujours plus persuadée que ces dans ce genre de rôle que l'on peut réellement évaluer le talent d'un acteur; je veux dire que c'est dans sa capacité à jouer le Mal, à l'endosser, et finalement à le sublimer. Il ne manquait plus que "Fight Club" au tableau et j'aurais été plus que comblée. De meurtrier déséquilibré, il sait passer à néonazi. De néonazi, il se change en schizophrène. A croire que les rôles de gentils ne sont pas faits pour lui. Et pourtant, il est parfait dans son rôle de détective méticuleux dans "The Red Dragon" (la suite du "Silence des Agneaux" et de "Hannibal"). Cette aptitude de surdoué en devient presque dérangeante. Somme nous devant un paradoxe éthique? Pourtant, comme dirait Sir Henry Wotton dans Le portrait de Dorian Gray, "Seuls les paradoxes nous conduisent à la vérité".
C'est ce à quoi je voulais en venir: cet acteur est finalement si controversé dans ses rôles, qu'on imagine Satan rayonnant dans la magnfique traine de Dieu, ou la belle cendrillon embrassant amoureusement Dracula. Oui, c'est ça: le côtoiement de l'admirablement beau avec l'inconsidérément laid. Je pense pouvoir dire qu'Edward Norton fait partie de cette poignée d'acteurs capables de nous faire entrevoir une réalité pure, non réduite, du monde artistique comme de celui qui nous entoure, un peu comme s'il nous montrait ce qu'il y a hors de la caverne.
Avis aux amateurs!