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19 janvier 2006

Pyramide de Maslow africaine

Figurez-vous que je suis tombé hier sur un schéma représentant la "pyramide de Maslow africaine". Son auteur: Monsieur Maixent Callaud, français ayant vécu au Nigéria et au Burkina Faso.

pyramide_de_maslow2

En illustration, quelques passages de ses commentaires:

"En confrontant les deux visuels [ci-dessus: l'Anapurna et le taxi chargé de bagages], je me suis fait la réflexion qu'il y avait vraiment deux visions, deux approches très différentes de la vie, des valeurs clés entre l'Europe et l'Afrique..." [...] "Là où en Europe on raisonne en terme d'ascension, je me suis dit que l'Africain qui regarderait ce logo, allait simplement se dire que cette vision là n'était pas possible... qu'ils pourraient simplement atteindre ces sommets, mais certainement pas y rester. Et certainement qu'il allait y mourir! La température y étant certainement pour quelque chose.
En Europe, il y a cette volonté d'excellence, cette envie de se dépasser... C'est ce qu'on retrouve dans l'approche de Maslow, dans cette représentation ascensionnelle des besoins."

Son interlocuteur de demander: "Pas en Afrique?

Et Callaud de répondre: "Non, pas du tout. Pas en Afrique! Un Africain ne raisonne pas comme ça. Avec lui, c'est d'abord une histoire horizontale. [...] En plus de cette différence entre la verticalité européenne et l'horizontalité africaine, l'approche africaine est collective et non pas individualiste comme en Europe ou en Amérique du Nord.
C'est sur cette double base que l'on peut construire une approche des besoins qui est à la fois concentrique (et non plus pyramidale) et où les besoins sont distribués autrement les uns par rapport aux autres."

Personnellement, concernant les deux visions individualiste et collectiviste qui distingue les pensées occidentale et européenne, je suis en accord avec les propos de M. Callaud.
Par contre, déduire de deux visuels n'ayant absolument rien en commun que l'Africain n'a pas le culte de l'ascension ni la volonté d'excellence m'apparait dénué de tout discernement. Monsieur Callaud a dû oublier qu'il existe le Kilimandjaro en Afrique, et que beaucoup d'Africains tentent de le grimper, utilisant toutes les voies possibles et imaginables que ce volcan veut bien leur accorder.
En outre, depuis quand la température serait-elle un facteur déterminant de la capacité de l'Africain à se dépasser? M. Callaud n'a-t-il jamais entendu parler de ces rituels exécutés par certaines tribus africaines, consistant en de multiples épreuves de témérité et de résistance à la douleur, et consacrant notamment les jeunes hommes qui les exécutent en adultes? Ne sont-elles pas des manifestations de la volonté chez ces individus de se surpasser?

Je ne suis pas en accord non plus avec cette vision concentrique des besoins. Tout univers concentrique se réfère à un centre. Ce centre, quel est-il dans l'approche de M. Callaud? L'Africain dans son individualité? Quand bien même ce serait cela, que ce soit dans l'approche de Maslow ou dans l'approche africaine, plus les besoins évoluent et plus ceux-ci on un rapport direct avec la communauté. Les 3 besoins d'appartenance, d'estime et d'accomplissement dressent une relation étroite avec la communauté et ne sont mesurables qu'en fonction de la position que l'on occupe dans celle-ci.

Bref, la nuance s'impose, et je suis désolée que des raisonnements aussi simplistes aient pu être diffusés sur le site Internet d'une des écoles de commerce les plus influentes au monde (oui j'ai bien dit "au monde").

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Commentaires
M
Pour ma part, avant de juger du bon -ou non- sens de cette pyramide, je vous conseil de tenter de vivre les expériences vécues par Mr Callaud, puis de les critiquer si vous en avait encore l'envie. La vie en Afrique tourne autour d'un schéma qui, bien que simplifié ici comme vous l'avez fait remarquer avec un cynisme regrettable, correspond en somme assez bien à celui décrit par Mr Callaud. Renseignez vous, partez vous installer dans un autre pays, et je ne vous parle pas d'HEC Montréal ou du club MED de Tunis. Sortez, ne vous contentez pas de regarder les gens et de juger de leurs opinions, faites vous votre propre idée et pas bloqué derrière un écran d'ordinateur. Quel est le but de votre démarche ? Croyez vous réellement que le but du texte de Mr Callaud soit de déclarer que les Africains n'ont pas l'envie de connaitre une ascension sociale ? Enfin bon, c'est regrettable de vouloir à ce point placer un bon mot et d'en arriver là.
M
C'est un très bon exercice - se relire -. Souvent recommandé d'ailleurs dans les "cours d'écriture". Il permet évidemment, avec le recul, de mesurer, le cas échéant, notre incompétence; laquelle ne saute pas aux yeux immédiatement. Personnellement, je le pratique très souvent, et j'arrive aux mêmes conclusions que toi, d'où mon amusement. Mais comme tu le dis rien n'est perdu.
T
Je viens de relire ce texte de ma composition et je suis fort déçue du niveau d'écriture et de réflexion de celui-ci. Je savais au moment de le publier que celui-ci n'était pas fameux, mais je ne m'attendais pas à constater une telle contre-performance aujourd'hui. L'argumentation manque cruellement de profondeur, comme si les propos outranciers de la personne concernée dans ce billet avaient déteint sur mes propres propos. Je me retiens à le retirer de ce blog, afin de ne rien retirer à l'authenticité de ce dernier, mais c'est fort péniblement que j'y parviens. N'auriez-vous pas une machine à remonter le temps? J'aimerais tout effacer et tout recommencer. <br /> J'essaie de me consoler en me disant que tout de même, il est heureux que je puisse encore constater que mon écriture et ma capacité de jugement sont perfectibles. Je ne suis pas tout à fait perdue.
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