Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
THE BLOG
Archives
24 mars 2006

Quaero

Je lisais dans The Economist il y a quelques jours que la France et l'Allemagne avaient décidé de manière consensuelle de lancer une offensive sur les moteurs de recherches américains Google et Yahoo en lançant un outil de recherche d'une nouvelle génération appelé "Quaero" ("je cherche" en latin). Telle que décrite dans le magazine anglais, l'ambition est au rendez-vous pour le couple franco-allemand qui entend activer ses tanks sur un terrain largement ratissé par les bulldozers américains. A dire vrai, je salue cette initiative et souhaite que le projet, qui nécessite un financement conséquent et l'implication de nombreux techniciens répartis dans différents centres prisés de recherche allemands et français, soit mené à bout. Quaero nous promettrait des fonctions de recherches dont la pertinence serait jusqu'alors inégalée, des modes de reconnaissance visuelle et auditive (images et sons et non plus seulement mots) et nombreux autres trucs et astuces insoupçonnés de l'internaute moyen.

Cependant, sans évoquer la volonté -pour le moins risible- affichée du couple européen de défendre la culture "internationale" devant l'uniformité, je me suis représenté, à la lecture de l'article, vous savez comme cette espèce de ballon dégonflé avec lequel les enfants jouent péniblement au football dans la cour de récréation ou au quartier faute de mieux. A quoi bon lancer des projets "faramineusement" ambitieux et coûteux si l'objectif primaire est de battre le concurrent américain? A quand une telle initiative pour l'amour de la recherche, le sens de la curiosité et du progrès? Je pense sincèrement que la France et l'Allemagne se couvrent de ridicule en exprimant les promesses et ambitions qui sont les leurs quand celles-ci sont motivées au prime abord par ce désir irrésistible de ne pas se voir distancées par le mastondonte américain.

A un moment critique de son développement, l'Europe et en particulier la France doivent pouvoir défendre les positions économiques qui sont les leurs et qui sont en passe de leur être ravies par les puissances asiatiques pour l'essentiel. Je reconnais donc la démarche du couple européen en particulier. Néanmoins, je déplore, cette passivité caractérisée des économies européennes au regard de la performance américaine. Je dirais qu'au triptyque créativité-réactivité-proactivité, le dernier élément a manqué dans la mesure où l'on décompte continuellement un laps de temps de retard des puissances européennes sur les Etats-Unis en terme d'anticipation des futurs possibles et de couverture des éventuels événements. Cette tare est à ce point chronique que c'en est décourageant et risible à la fois. Une nouvelle fois on se rend compte que l'on doit faire avec des puissances apathiques et moutonnières, cherchant à se persuader qu'elles n'imitent pas quand elles ne font que ça. "Faire avec", s'accomoder, comme avec un ballon dégonflé.

Publicité
Commentaires
THE BLOG
Publicité
Derniers commentaires
Publicité