Du talent de mitnick
Ce message fait suite aux commentaires parus dans le billet "la Famille?"
Pour tout te dire, fusée, je ne connais pas vraiment mon style d'écriture. Je pense que tu, vous sauriez mieux le reconnaître que moi-même. Il est très important d'avoir le sien et de l'améliorer, je dirais même de le "cultiver". C'est précisément ce que je m'emploie à faire dans tous mes posts et comments, et je dirais que c'est d'autant plus difficile que je ne sais pas le déterminer.
Ce que, en revanche, je peux essayer de calquer sur mitnick, c'est son intelligence, sa clairvoyance. Sa plus grande force est sans doute de se poser toutes les questions et d'y répondre avec la plus grande modestie. J'entends par modestie cette faculté d'être honnête avec soi-même, sans prétention dans les idées et de pouvoir justifier chacun de ses propos par une réflexion que je qualifierais d'"honorable". Je pense que ce qui est admirable chez lui, c'est de pouvoir dans chacun de ses billets nous étonner par l'étendue de sa réflexion. C'est dans ces moments là que son profil scientifique ressort, celui qui se pose sans arrêt la question: "et si la solution était ailleurs?". Par conséquent, chacun de ses billets est une démonstration de maturité, je parle là de maturité dans l'écriture.
Evidemment, la diversité autant que la quantité de sa culture livresque n'enlèvent rien à son talent. Mais je dirais que cette deuxième composante est plus facile à combler que la première et donc moins importante.
Là où je resterai toujours ferme -et c'est ce qui fait l'objet de la troisième composante- concerne la nature de son style. Celui-ci est particulier même si néanmoins caractérisé pour une part par les deux premières composantes; il varie selon les genres mais reste sien. Je ne pense pas qu'il serait bénéfique ni pour lui et encore moins pour moi de tenter de le calquer. J'estime que c'est ne rien comprendre à l'écriture pour quiconque entreprendrait cette tâche. A chacun donc son identité littéraire, son "caryotype stylistique".
Je n'ai pas encore suffisamment de recul pour pouvoir déceler ses faiblesses autant que je le fais de ses qualités. Je reconnais que j'en suis encore au stade de la "cristallisation" (bien qu'apparemment, elle n'ait pas été aussi forte que la tienne, fusée :-) ). Il faudrait que je redescende un peu plus de mon nuage, que je dissipe un peu le voile d'admiration qui m'aveugle pour l'aider enfin à s'améliorer.
Je terminerais par cette citation de François-René de Chateaubriand qui concerne notre sujet:
"L'écrivain original n'est pas celui qui n'imite personne, mais celui que personne ne peut imiter".
J'arrête là sinon mitnick risque de me faire ma fête.